INVITÉ RTL - Mort de Michel Blanc : "C'était le Woody Allen français", confie ému Gérard Jugnot

"Putain, Michel, qu'est-ce que tu nous as fait ?". Gérard Jugnot n'a pas pu cacher sa surprise et son émotion, sur Instagram. Michel Blanc est décédé à l'hôpital, à l'âge de 72 ans, dans la nuit du 3 octobre au 4 octobre. "On s'était vu récemment, on avait ri comme des cons", raconte l'acteur en revenant sur les souvenirs partagés avec son ami d'enfance. 

Il a notamment évoqué l'écriture d'un livre au profit de la recherche médicale où chacun des auteurs, dont Michel Blanc, avaient partagé ses expériences personnelles. Un moment "assez touchant", confie Gérard Jugnot. 

Pendant près de 50 ans, Michel Blanc a laissé une empreinte sur le cinéma français, avec plus de soixante films à son actif. Il a également été récompensé du César du meilleur acteur dans un second rôle pour L'Exercice de l'État en 2011.

Michel Blanc a marqué le monde du cinéma par son authenticité. "Il était toujours fidèle à lui-même, terriblement angoissé, avec ce sens du dialogue hallucinant, cette politesse du désespoir. On était très différents, avec chacun des qualités différentes qui se sont accumulées", décrit l'acteur en évoquant la troupe Le Splendid.

C'est grâce à Michel que j'ai fait du théâtre

Gérard Jugnot

Rencontré au collège, en classe de quatrième, son ami Gérard Jugnot décrit son parcours : "Je crois qu'il était comme moi, comme Christian, on était des vieux cons déjà. Il voulait faire de la musique, et puis quand il a vu qu'il n'aurait pas le niveau pour être un grand concertiste, il a bifurqué vers le théâtre et la littérature". "C'est grâce à Michel que j'ai fait du théâtre", raconte-t-il.

De la comédie au drame

Une passion débutée tôt, et qui a su évoluer. Associé au personnage de Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés, l'acteur a cherché peu à peu s'en défaire. C'est pourquoi, il a privilégié des rôles plus sérieux tel que Gilles dans L'exercice de l'État. "Je l'avais vu dans L'exercice de l'État, il était absolument formidable", confie Gérard Jugnot.

Malgré le fait qu'il ait toujours aimé la comédie et qu'il y ait fait ses débuts, Michel Blanc a aussi campé des personnages plus dramatiques. "Le problème de la comédie, c'est que c'est un masque", explique Gérard Jugnot, au micro de RTL. Et d'ajouter : "C'est par amitié" que le comédien a participé au film Les Bronzés 3 en 2006, sorti 27 ans après Les Bronzés font du ski en 1979. 

C'est en rejoignant la troupe du Splendid dans les années 1970 que le véritable groupe se crée, avec Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazal, Bruno Moynot, Gérard Jugnot et enfin Michel Blanc. Ils débutent par des sketches et des pièces de théâtre, "on est des individualistes qui ont fait du collectif", résume Gérard Jugnot. Après ce succès, chaque comédien de la troupe a connu de grandes carrières.